Nouna: 7 ème fois candidate au BEPC,Mariam Guiguemdé ne désespère pas.

“Beaucoup rêvent de succès. A mon sens, le succès ne peut être atteint qu’après une succession d’échecs et d’introspections. En fait, le succès représente 1% de votre travail qui comporte lui, 99% de ce qu’on peut appeler échec », dit-on.
C’est le cas de Guiguemdé Mariam ,la trentaine bien sonnée et candidate au BEPC pour la 7ème fois.
Un diplôme qu’elle tente de décrocher depuis 2008 .
Mariée et mère de trois (3) enfants dont une fille et deux garçons. Elle bénéficie du soutien de son époux , Soumtoura Issa.Ils habitent au secteur 6 de Nouna,au quartier Bonheurville.

Son époux a échoué à plusieurs reprises au BEPC ,mais il a réussi avec brio au Diplôme de Fin d’Etudes ( DFE) ,un diplôme malien équivalent au BEPC au Burkina Faso.L’examen du DFE se déroule à partir de la classe de 4 ème au Mali.

Mariam et son époux en plein exercice d’anglais.

« Au Togo,le BAC 1 est obtenu en classe de première.Un diplôme que les candidats valident pour accéder à la classe supérieure avant de faire le BAC », nous relate l’un des frères du mari de Mariam.
Issa Soumtoura a eu la chance de passer le DFE qu’il a obtenu sans souffrir ,mais il en a perdu des plumes à plusieurs reprises au BEPC sans succès.

C’est pourquoi il trouve que le système éducatif Burkinabè est performant lorsqu’on le compare à ceux de certains pays voisins.Bref!

Mariam Guiguemdé nous confie avoir passé l’examen du BEPC pour la 7 ème fois.1 fois en Côte d’Ivoire et 6 fois au Burkina Faso dont 2 fois au lycée privé Ben Ezer de Dédougou et 4 fois à Nouna ,au cours du soir de l’espoir.

Pour elle,l’échec n’est pas une fatalité, lorsque Dieu nous garde en bonne santé.
 » Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme », s’encourage-t-elle.

Quant à la question de savoir pourquoi n’est-elle pas nécessaire d’apprendre un métier où faire du commerce ? Mariam est catégorique, »j’ai déjà parcouru un long chemin, aucune raison de m’arrêter parce qu’il y’a des embûches et des précipices « ,se lâche-t-elle

Son mari nous souffle à l’oreille que sa femme voue un amour pour l’école.Nonobstant ,elle accomplit quotidiennement ses occupations ménagères .

Son seul rêve c’est de réussir au BEPC pour oublier ces longues années de débâcle.

Il a témoigné que c’est en 2008 que Mariam et sa famille ont quitté la Côte d’Ivoire à cause de la crise . À l’entendre,elle était une élève brillante et intelligente.
Son mari confesse qu’elle a connu des perturbations psychologiques qui ont joué sur sa carrière scolaire.

Après les premières épreuves du matin ,son mari l’appuie en anglais sous un raisinier. » Mariam,tu dois bien suivre,sinon si tu rates le BEPC cette année,je t’abandonne et je marie une samo », plaisante Issa Tamboura ,l’épouse de Mariam.

Ses exercices d’anglais sont expliqués en langue Dioulasso sous l’attention de son épouse, assise sur une natte d’infortune ,les yeux rivés sur un tableau mobile.

« Elle a des difficultés en mathématique, physique-chimie et en anglais », s’exclame Issa Soumtoura.

Mariam désire être une infirmière,et son mari se dit prêt pour l’inscrire lorsqu’elle obtiendra son BEPC.

Et, tout le mal qu’on lui souhaite,c’est de décrocher son BEPC qui va lui ouvrir la porte à la vie professionnelle.
Cependant,il faut tout de même reconnaître que Mariam Guiguemdé a été victime des impairs de notre système éducatif,car sous d’autres cieux,elle pouvait passer en classe supérieure en attendant qu’elle décroche son BEPC en candidat libre.

Madi Sidparaadye KEBRE
Burkinaweb.net

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