Mouvement « On n’en peut plus » : Interview du coordonnateur

Mouvement "On n'en peut plus"

Interview du coordonnateur du mouvement « On n’en peut plus »

« Écoutez, si nous étions dans un État normal, le premier ministre et celui de la défense devraient rendre leurs démissions. Ils ont été reconnus également ne pas avoir de stratégie pour contrer les terroristes qui gagnent de plus en plus du terrain et tuent les populations sans défense… » : mouvement « On n’en peut plus ».

OUEDRAOGO Mohamadi alias MADI DE GOUNGUIN ou MADI DE EDDIE est gestionnaire de projets, spécialisé actuellement en suivi-évaluation des projets et programmes.

Il est par ailleurs délégué médical et chef de l’entreprise Challenge compagnie.

Madi de EDDIE est cumulativement coordonnateur du mouvement EKO 2020 et coordonnateur du mouvement « on n’en peut plus ». Il est activiste sur les réseaux sociaux.

À travers ces lignes qui suivent, il nous parle des objectifs et de la vie de son mouvement . Ce n’est pas tout. Madi de Gounghin se lâche sans détour sur la gouvernance actuelle du régime Kaboré avant de saluer vivement le départ de l’armée française du Sahel dans cet entretien.

Lisez plutôt !

Présentez le mouvement « on n’en peut plus » à nos lecteurs ?

Avant tout propos, nous aimerons vous dire merci pour l’intérêt porté sur notre mouvement.

Merci à toute l’équipe du Burkinaweb.net qui travaille ardemment afin que les populations soient informées, car l’information est un droit. Nous suivons votre site web avec beaucoup d’intérêts.

Revenons à votre question !

Le mouvement « on n’en peut plus » est un mouvement de jeunes uniquement. Ce mouvement regroupe plus d’une dizaine d’associations à son actif pour le moment. Nous projetons atteindre le millier d’associations d’ici peu avec l’aide de Dieu.

Quels sont les objectifs du mouvement ?

L’objectif du mouvement est unique, c’est la VEILLE CITOYENNE.

Juste rappeler que le mouvement pèsera dans tous les secteurs pour le bien-être des populations. Nous jouerons pleinement notre rôle afin que chacun des Burkinabè puisse vivre dignement.

Quelles sont les activités menées au sein du mouvement ?

Le mouvement mène déjà des actions fortes. Nous organisons des conférences de presse habituellement, des ateliers de formation et d’information de nos membres, sympathisants et surtout des descentes fréquentes sur le terrain.

Nous organisons fréquemment des marches et surtout des sit-in sans ou avec d’autres organisations de la société civile engagées qui ont des objectifs convergents.

Notre mouvement « on n’en peut plus » devait être lancé courant mois de juillet. Mais, au regard de la situation actuelle de la nation, catastrophique et délétère liée au massacre de Solhan, du jamais vu au Burkina Faso.

Vu le bilan macabre et irritant de plus de 100 morts, nous avons voulu aller directement et rapidement, la vie de nos concitoyens en dépend.

Vous venez à travers une conférence de presse ténue le 09 juin 2021 demandant la démission du premier ministre et le ministre de la défense. Qu’est-ce vous leur reprochez exactement ?

Le premier ministre et le ministre de la défense doivent démissionner, car ils ont montré leurs limites.

Ils ont été reconnu également ne pas avoir de stratégie pour contrer les terroristes qui gagnent du terrain et tuent les populations sans défense. Aujourd’hui les populations sont livrées à elles-mêmes et subissent le dictat de ces criminels.

Des gens qui n’ont que du populisme à offrir aux populations en lieu et place d’actions concrètes.

Écoutez, si nous étions dans un État normal, le premier ministre et celui de la défense devraient rendre leurs démissions.

Aujourd’hui, le Burkina Faso a mal à cause de l’incompétence et l’incapacité du régime actuel. C’est vraiment dommage.

C’est également déplorable que certains Burkinabè n’ont pas la culture de la démission quand ils ne valent rien.

Ils ont promis de protéger le Burkina Faso et sa population. Le constat est amer aujourd’hui à cause du tâtonnement et du populisme.

Quelles sont les forces et les faiblesses du régime Kaboré ?

Désolé le régime Kaboré n’a aucune force pour moi. Le régime n’accumule que des faiblesses. On peut citer certaines : copinage, corruption, démagogie, le chômage, mauvaise exécution des infrastructures, népotisme, concussion, haine, division des Burkinabè, etc.

Que proposez-vous concrètement au regard des faiblesses suscitées ?

Que le président arrête son copinage!

Qu’il limoge son premier ministre et le ministre de la défense qui n’ont plus rien à prouver, car eux-mêmes ont reconnu leur incompétence et leur incapacité.

À défaut que le président lui-même démissionne.

Une force spéciale de lutte antiterroriste vient d’être créée par le président du Faso afin de traquer les terroristes.

Quel est votre point de vue sur cette nouvelle trouvaille ?

Rions d’abord !

Nous dirons le RSP bis !

Nous attendons d’abord les résultats sur le terrain afin d’apprécier.

Vous savez, ce n’est pas des forces pour contrer le terrorisme que nous n’avons pas. C’est une question de management qui engendrera les résultats positifs sur le terrain qui nous intéressent.

Pour nous, le Président Roch kaboré a créé cette unité pour endormir la conscience des populations, vu qu’il ne veut pas limoger ses copains et faire baisser la grogne dans les zones rouges.

Attendons de voir ce que cela va produire, car nous restons pessimiste !

Le Ministre Zéphyrin Diabré est à pied d’œuvre pour la réconciliation des Burkinabè. Quelles appréciations faites-vous  quelques mois après sa nomination ?

D’abord, nous tenons à préciser que les Burkinabè lambda n’ont pas de problème entre eux. C’est une réconciliation entre politiciens que le ministre Zéphirin Diabré doit réussir.

Néanmoins, c’est dommage de voir Zéphirin Diabré nommé et ensuite de voir naître un conseil de suivi et d’orientation de la réconciliation présidé par le Premier ministre. Vraiment dommage!

A quoi sert-il alors ?

Comme si on te nomme pour ne rien faire, car aujourd’hui il a les mains et pieds liés par le régime.

Nous restons pessimiste d’autant plus que la charpente de cette réconciliation est en carton.

Néanmoins bonne mission à lui !

La radio Oméga a été suspendue par le CSC pour publication de fausses informations suite au carnage de Solhan dans la province du Yagha.

Que prononcez-vous à cet effet ?

L’erreur est humaine.

C’est une erreur professionnelle de la part de radio Oméga, qui d’ailleurs a contribué à l’ancrage de notre démocratie ces dernières années. Cependant, cet organe apprendra de ses propres erreurs pour revenir plus forte. Le CSC est bien dans son rôle. Et, si certaines institutions jouaient courageusement leurs rôles comme le CSC venait de le faire, on limiterait certains écarts dans la gouvernance actuelle.

Vous êtes face-à-face au président Roch Marc Christian. Dites-lui ce que vous tenez à cœur pour le Burkina Faso ?

Je lui dirai d’arrêter son copinage et de choisir les hommes dotés de compétences pour l’aider à mener à bien sa mission.

Je lui rappellerai qu’il a prêté serment afin de protéger le Burkina Faso et les Burkinabè, aujourd’hui il a failli à son serment.

À défaut de choisir des compétences sûres pour l’accompagner, qu’il libère le Burkina Faso en démissionnant, car aujourd’hui la majorité des Burkinabè sont unanimes qu’il est la source de nos ennuis.

La France a manifesté sa volonté de quitter le Mali et le Sahel.

En tant qu’OSC, comment accueillez- vous une telle nouvelle ?

Très bonne décision !

La France apporte quoi concrètement au Burkina Faso et au Sahel à part armer des rebellions et des Djihadistes.

Plus de 60 ans de coopération et rien !

Il faut se séparer de cette coopération militaire française qui est un poison.

Aujourd’hui, le Burkina Faso peut s’en sortir sans la France.

Observer dans d’autres pays où la France a cessé sa collaboration, ces pays ont fait appel à la Russie. Aujourd’hui, leurs populations sont en paix après des décennies de guerres et de rebellions. Ce qui m’amène à conclure que notre malheur c’est la France.

Quel est votre mot de la fin ?

C’est de remercier votre organe de presse pour l’interview !

Aussi, nous  tenons à préciser que nous ne sommes aucunement contre personne ni véhicule aucune haine contre x.

Nous avons une seule Patrie et nous souhaitons le bien pour ce pays et sa population.

Nous voulons que notre pays retrouve sa paix et sa quiétude d’antan afin que nous retrouvions notre Dignité.

Propos recueillis par Madi Sidparaadye KEBRE/Burkinaweb.net

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