Macky Sall récompense un artiste plasticien Burkinabé

Souleymane Démé

Kossi : zoom sur l’artiste tôlier-peintre de Nouna, Souleymane Démé, encouragé et félicité par le président Sénégalais Macky Sall en mai 2020 au salon international d’art contemporain, subabiennale de Dakar.

Souleymane Démé, âgé de soixante dix (70) ans, polygame et père de dix enfants est un artiste polyvalent vivant au Sénégal depuis le 11 février 1977.

Chaque année, il revient demander des prières sur la tombe de son père, Biton Démé décédé dans le village de Mourdié et à sa tendre mère Fatoumata Konaté , décédée en 1999 à Nouna.

Nous sommes allé à sa rencontre ce mercredi 27 mai 2021 dans sa cour sise au secteur 6 de Nouna, à l’ouest de l’école centre « A ».

Ouvert et bavard, Dem Souleymane, affectueusement appelé par les Sénégalais, nous confie tout sur sa vie privée, la cause de son aventure, son métier de tôlier-peintre qu’il a eu la passion depuis son enfance et sa rencontre avec le président Sénégalais Macky Sall.

Le Sénégalo-Burkinabè, natif de Nouna dit d’avoir eu la passion pour la tôlerie et la peinture depuis sa tendre enfance.

Frappé par la limite d’âge pour être inscrit à l’école, c’est finalement, en cours du soir qu’il a appris à lire et à écrire à l’école centre « A » de Nouna.

Dès l’âge de dix (10) ans, il ramassait tous les objets en fer pour les rassembler et bricolait les objets d’art.

Il confie avoir été le premier quincaillier à fabriquer des encensoirs et des porte-manteaux à Nouna.

Une attitude qui n’a pas du tout plu à son père qui s’opposait catégoriquement lorsqu’il le voyait avec ses objets. Des « courses-poursuites » s’opéraient entre eux. Il l’attachait même pour bastonner parce qu’il menait un métier de forgeron. Le futur artiste dans l’âme était obligé de rester chez les voisins avec la complicité et l’aide de sa mère pour mener à bien son activité. Quelques années plus tard, il s’en va à Ouagadougou pour se perfectionner en dessin chez un professeur espagnol qui vivait à Gounghin.

Il s’est réconcilié avec son père en 1971, à son retour de Ouagadougou, lorsqu’il lui avait apporté un complet de boubou blanc avec des chaussures.

Son père lui a demandé ce qu’il menait comme activité à Ouagadougou. Il lui a dit que c’est le même métier qu’il apprenait à Nouna. « Mon père m’a béni et m’a souhaité plein succès dans ce que j’entreprends…», a- t-il soutenu.

C’est suite à une histoire d’amour que notre artiste va quitter Nouna pour s’installer à Dakar au Sénégal au quartier Ikotaf en 1966-1967.

En effet, la fille qu’il désirait marier de tout cœur, l’avait trahi. Voici ce qui a valu la cause de son départ pour l’aventure. « Mais des situations malheureuses conduisent à celles heureuses lorsqu’on croit en Dieu et à ses miracles », lâche-t-il d’un air dédain.

Sa rencontre avec le président Sénégalais Macky Sall remonte au Salon international d’art contemporain, subabiennal de Dakar de l’ancien président Abdoul Diouf a été le tournant décisif de sa vie artistique. Il a reçu le deuxième prix des mains du président. Ce dernier lui a prodigué des conseils avant de l’encourager et féliciter pour ses exploits artistiques. Démé Souleymane a alors suggéré qu’on échange son prix à un visa de sortie.

Rencontre avec Macky Sall, Salon international d’art contemporain, subabiennal de Dakar.

Dame Diop, le ministre des arts et des chambres de métiers a beaucoup apprécié ces objets d’art faits en sculpture animalière parce qu’ils sont décoratifs, mais surtout symboliques.

Grâce à cette vitrine comme ce salon, un espace qui offre aux artistes africains et du monde entier, d’échanger et de partager leur travail à Dakar, les œuvres de l’artiste international Souleymane Démé embellissent aujourd’hui les salons des grandes personnalités africaines

« J’ai visité la Gambie où j’ai fait mon premier permis de conduire, la Guinée Bissau, la Mauritanie, le Maroc, le Mali…Mon fils vit actuellement en France à l’image de ce noble métier. Il m’a complété de l’argent pour que je construise ma cour à Dakar…», a-t-il révélé.

Ce métier nourrit bien son homme, car le vétéran artiste Souleymane Démé a un chiffre d’affaires de 60 millions. Il a formé plus de 100 personnes à travers le monde. Sa spécialité, c’est de transformer physiquement les animaux sauvages et domestiques en réfrigérateur, cuisinière et climatiseur.

« Je recycle les objets usés à ma portée pour faire des œuvres d’art. Je peux produire des grands monuments pour orner les ronds-points, les espaces verts, les lieux publics et devant les hôtels. »

Il façonne ses objets d’art avec le fer (tôle), aluminium, bronze et le cuivre.

Mondialement reconnu, Souleymane Démé est un artiste tôlier-peintre exceptionnel et talentueux, réputé pour la précision de son artisanat.

Son vœu le plus cher, c’est d’ouvrir un centre à Nouna pour apprendre ce métier aux jeunes déscolarisés afin qu’ils puissent être utiles à eux-mêmes et à leur nation. Il dit être désemparé de voir que des enfants se déambulent dans la ville de Nouna. Pour lui, ils ont leur place dans un atelier.

Souleymane Démé a fini de fabriquer en deux mois, le cheval, symbole du canton de Soin pour l’investiture du nouveau chef qui aura lieu ce dimanche 30 mai 2021.

Le séjour de l’artiste international Souleymane Démé n’a pas été inaperçu.

En effet, sa venue a coïncidé avec l’investiture du nouveau chef de canton de Nouna le dimanche 30 mai 2021.

Il a voulu marquer son passage d’un encre indélébile. C’est pourquoi, il a réalisé un cheval, symbole du canton de Soin qui élevait ces animaux en bon nombre pour les vendre aux soldats de Samory Touré et au Royaume du Yatenga à l’époque coloniale.

Le poids de ce géant animal bâti en deux mois pèse 50 kg, son hauteur 1,90 mètres et sa longueur 2,54 mètres. C’est un cadeau qu’il a voulu faire au nouveau chef de canton qui est son ami intime depuis l’enfance.

Madi Sidparaadye KEBRE/BurkinaWeb.net

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Telegram
Email

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Sur Facebook

Météo

Articles les plus commentés

Newsletter BurkinaWeb

Abonnez vous à notre newsletter pour ne rien rater de l'actualité.