Djibasso : Curage et commercialisation du sable

Dunes de sable à l'entrée de Bouakuy

Curage et commercialisation du sable à Djibasso : immersion sur la mine des pauvres de Bouakuy.

Le curage de sable est une activité lucrative qui occupe les habitants dans le village de Bouakuy, situé à 7 km de Djibasso sur la RN14.

Il est 8H30 mn, lorsque nous arrivons dans cette petite bourgade.

Hommes, femmes et enfants minus des pelles, des dabas, des pioches, des plats et de quoi pour se procurer de cette précieuse manne sur les berges de la rivière du village.

Des Charrettes et des chariots transportent ce sable au bord de la RN14 pour faciliter l’accès aux camions.

Des dunes de sable à perte de vue sont ainsi disposées à gauche et à droite de Bouakuy. Ce sable extrait des lits de la rivière, est un fonds de commerce pour une population laborieuse.

En saison sèche comme en saison pluvieuse, l’activité mobilise un monde qui se tire d’affaires sur ce site « minier des pauvres »

Kiénou Hyacintha ne dira pas le contraire. Elle cure le sable depuis 4 ans pour sa pitance quotidienne. C’est grâce à cette activité qu’elle assure les petits besoins de sa famille.

Dakuo Esthelle nous confie que n’eut été la vente du sable, certains allaient quitter ce village à cause de la mauvaise récolte provoquée par les inondations. Moukoro Tchiaboo, une sexagénaire cure le sable à l’aide d’une pelle auprès de ces deux jeunes femmes. La vielle dame se repose de temps en temps compte tenu de son âge.

Selon elle, il faut des semaines de curage avant d’avoir des tas de sable consistants pour la vente.

Frédéric Kiénou, le secrétaire CVD de Bouakuy nous relate que le curage du sable a commencé, il y a 4 ans.

C’est une activité génératrice de revenus pour les habitants qui s’adonnent à cœur joie pour gagner leur vie.

Le chargement de sable se discute entre 15000f, 20000f, 25000f et 50000f.

« Le sable de Bouakuy va jusqu’à Nouna, Dédougou, Koudougou, Bobo Dioulasso et Ouagadougou. C’est du vrai sable fin et sans mélange d’autres agrégats » souligne-t-il.

Il recommande que le secteur soit bien organisé et encadré afin que la population soit réellement bénéficiaire des dividendes de la vente du sable.

Kiénou Virginie, la mère des jumelles est catégorique « ce sont nos clients qui imposent le prix du chargement. Leur sable est vendu à vil prix. »

Dame Virginie nous souffle à l’oreille que c’est grâce au peu qu’elle gagne qui est servi de payer les frais de scolarité de ses jumelles qui sont en classe de 5ème à Djibasso.

C’est sur les revenus de cette activité qu’elle achète des vivres et assure les autres dépenses de la famille.

Elle a lancé appel au soutien aux femmes afin qu’elles puissent avoir des charrettes, des ânes et des tricycles pour éviter de transporter le sable sur leurs têtes.

Des centaines de femmes assaillissent la rivière pour curer le sable.

Du coup, les femmes ont abandonné la préparation du dolo pour se consacrer à cette activité génératrice de revenus. Mais, cela n’enlève en rien l’esprit festif du village, car sous les hangars, les bouchers s’activaient à dépecer des gigots de viande d’âne.

Le secrétaire CVD, Frédéric Kiénou nous susurre que le village est un pourvoyeur du sable dans la sous région, cependant l’école primaire est en attente d’infrastructures pour sa normalisation. Trois classes sont sous abris précaires malgré la détermination des enseignants.

Il a entre autre plaidé pour la construction d’un CSPS, une maison bien équipée des jeunes et des femmes. Ce n’est pas tout. Il a également avoué que le village a besoin d’un château d’eau et des motopompes pour le jardinage, une deuxième activité menée par les habitants de Bouakuy.

Joint au téléphone, le maire de Djibasso, Robert Dembélé nous informe que la vente du sable profite à la commune et aux villages concernés qui reçoivent 2000f par voyage.

3000 f, 4000f et 6000f reviennent à la commune selon le gabarit des camions. Il a rassuré que le secteur sera davantage organisé après une large concertation avec le conseil municipal et les habitants.

Madi Sidparaadye KEBRE/Burkinaweb.net

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