Cohésion sociale dans la Kossi: une cinquantaine de femmes leaders formées à Nouna par l’ABCE et ses partenaires.

l’Association Burkina Camp de l’Espoir avec ses partenaires ,a organisé le samedi 26 novembre 2022 , dans la salle de réunion du jardin du maire, un atelier de formation sur la cohésion sociale et la prévention et gestion des conflits au profit de plus d’une cinquantaine de femmes leaders de Nouna.
Un bref aperçu du projet conduit par l’ABCE a été décliné par M Soumaïla Traoré,l’un des responsables et les deux autres communications sur la promotion de la cohésion sociale et la prévention/ gestion des conflits ont été livrées par M .Harouna Zerbo ,le secrétaire général de la mairie de Nouna.M.Simboro Séraphin a assuré la modération des différentes communications
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Une vue du prèidium

Dans son discours d’ouverture,le formateur Harouna Zerbo a indiqué que le contexte sécuritaire et social difficile que vit le Burkina Faso ,il est plus que nécessaire d’impliquer les femmes dans la prévention,la construction et la consolidation de la paix pour une meilleure cohésion sociale au sein des communautés .

Harouna Zerbo,le formateur
Soumaïla Traoré dans sa présentation de l’ABCE

À l’issue de son intervention, M.Soumaïla Traoré,l’un des responsables de l’association a fait la présentation de l’ABCE.

l’Association Burkina Camp de l’Espoir ( ABCE) qui conduit le projet sur la promotion de la cohésion sociale dans la Kossi a été créée le 09 janvier 2005 et reconnue officiellement en 2006 .

Son objectif principal est de contribuer au développement humain durable dans la Kossi.

Ses domaines d’intervention sont entre autres la santé, l’éducation, l’environnement,la cohésion sociale,la violence basée sur le genre.
Sa zone d’intervention s’étend sur toute la province de la Kossi.
Ses principaux partHarenaires sont le Fonds Commun Genre ( FCG) composé de: l’Ambassade de Danemark,de Suède,de coopération Suisse, l’UNICEF et l’UNFPA dont Diakonia est le gestionnaire du Fonds Commun Genre.

Dans sa communication sur la prévention et la gestion des conflits ,le formateur Harouna Zerbo a tout d’abord justifié le choix de ce thème au regard de l’actualité nationale marquée par l’extrêmisme violent qui se manifeste par des attaques terroristes et des conflits communautaires.
Pour lui,le conflit se définit comme étant une divergence de points de vue , d’idées,de position etc.
Au cours de sa communication ,il a indiqué qu’il n’est pas possible d’éviter les conflits ,il est alors nécessaire d’essayer de les résoudre de la manière la plus positive et constructive possible.Il a insisté : » Il n ‘ y a pas de société sans conflit.Mais,il n’est pas une maladie de la société.C’est pourquoi il faut donc apprendre à reconnaître le conflit , à le vivre et à le gérer au mieux.
Il a énuméré les types de conflits qui sont : les conflits interpersonnels,les conflits intra groupes, les conflits intergroupes.
Les exemples de types de conflits selon les acteurs impliqués :les conflits entre agriculteurs et éleveurs pour la gestion des espaces ; les conflits liés à la politique ;les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles ;les conflits liés à la chefferie ;conflits liés aux pratiques terroristes ; stigmatisation basée sur l’appartenance religieuse ; stigmatisation basée sur l’appartenance ethnique ou à une caste ;un autre exemple de ce genre de conflit est celui qui met en face à l’administration et les administrés dans la recherche d’une justice sociale et économique.
Il a également évoqué les causes des conflits qui sont entre des conflits de valeurs, de besoins pratiques.À le suivre,un conflit se caractérise toujours par des aspects visibles et des aspects invisibles.
Pour lui,tous conflits doivent être analysés pour mieux les comprendre, mieux appréhender les rôles des acteurs, choisir les meilleures solutions pour que cela ne se reproduise plus.
Il a poursuivi en citant les modes de résolution des conflits qui sont la conciliation,la médiation en se basant la volonté de résoudre des conflits et de faire des compromis,les liens sociaux , l’existence de structures de gestion des conflits,la tolérance l’entente,le respect mutuel,la valorisation des rôles traditionnels.
Comment prévenir les conflits ? Le formateur Harouna Zerbo a proposé la connaissance des textes législatifs et réglementaires,la connaissance des us et coutumes en général,les attitudes personnelles,la communication,…
 » La meilleure gestion des conflits s’impose à nous si nous voulons survivre .La décantation de cette situation recommande l’implication des différentes parties et il est nécessaire que nous mettions en œuvre les recommandations issues de cette présentation.
Ne dit-on pas que c’est dans la tête des humains que naissent les conflits ,et c’est dans la tête des humains que naîtront les mécanismes de résolution de ces conflits », a-t-il martelé.

Sa deuxième communication a été consacrée à la promotion de la cohésion sociale. Il a cependant relevé bien que la société traditionnelle soit organisée et structurée de façon à favoriser la cohésion sociale et la coexistence pacifique ,elle subissait parfois des conflits comme dans toute société humaine : conflits entre individus au sein des mêmes familles,entre familles différentes ou entre habitants de territoires différents .
Ainsi,pour gérer ces situations ,elle avait à sa disposition des mécanismes de régulation bien structurés où la femme jouait généralement un rôle majeur.

Il a fait savoir aux participants que le système reconnaît à la femme, le rôle de conseillère discrète du mari en particulier ,et le rôle actif dans la consolidation de la solidarité et de l’harmonie sociale en général dans la mesure où l’éducation aux valeurs traditionnelles était prioritaire et dispensée par la famille aux enfants.
Harouna Zerbo trouve nécessaire qu’en impliquant les femmes ,elles peuvent manifester leur influence d’épouses ,en faisant régner l’intégrité et la respectabilité dans leur foyer .
Et pour les impliquer ,il faut les aider à retrouver leur paix intérieure en appuyant la participation des femmes aux négociations ,accroître la participation des femmes aux règlements des conflits et former les femmes aux techniques de négociation et à la prise de décisions.

Il a ajouté que la paix et la stabilité doivent être bâties avec les jeunes d’autant plus que l’implication des jeunes dans les prises de décisions est la principale arme à assurer la paix au Burkina Faso.
<>, a-t-il déploré.

Harouna Zerbo a renchéri que la jeunesse est le moteur du développement durable, c’est pourquoi , promouvoir la cohésion sociale et la confiance à travers un processus participatif et ouvert de consolidation de la paix est une tâche difficile,mais nécessaire.

À l’en l’entendre ,les jeunes sont les pionniers et les agents de changements essentiels ,et leur contribution doivent être activement soutenue, sollicitée et considérée comme faisant partie intégrante de l’édification de communautés pacifiques ,de l’appui à la gouvernance et à la transition démocratique.En somme,la participation des jeunes promeut l’engagement civique et la citoyenneté active.

Il a en outre reconnu que la jeunesse est une actrice majeure de la paix, cependant une jeunesse désœuvrée est une jeunesse en proie à toutes les dérives .
C’est pourquoi ,il a suggéré tout de même de combler l’inactivité des jeunes par des activités de sensibilisation,de conseils, d’écoute,de dialogue,de franche collaboration,du respect mutuel,de création d’emplois , d’entreprises et en luttant contre le chômage.
À l’issue de sa communication sur les deux thèmes,des échanges fructueux ont permis aux participants de lever des zones d’ombres et de partager leurs propres expériences en matière de cohésion sociale,la prévention et gestion des conflits au sein de leurs communautés.

Quelques témoignages à l’issue de ce renforcement des capacités.

Zerbo Harouna, formateur

« Dans le cadre des activités de l’ABCE et ses partenaires à Nouna,nous nous sommes intervenu pour sensibiliser les femmes leaders sur la cohésion sociale ,la gestion et la prévention des conflits.C’est un thème d’actualité parce que c’est l’effritement de la cohésion sociale qui a abouti à tout ce que nous connaissons aujourd’hui comme conflit,crise intercommunautaire.Cette sensibilisation permettra d’atteindre un objectif qui est la promotion de la paix ,du vivre ensemble entre les Burkinabè et les autres communautés vivant au Burkina Faso chez nous à Nouna.Cette session a été une occasion d’éclairer les lanternes de ces femmes et demander leur contribution en tant que mères,pour enseigner et éduquer les enfants en famille,parce que le seuil de la cohésion sociale, c’est d’abord la cellule familiale.Si un enfant est bien éduqué,il va s’en dire que la société aussi sera autant et nous allons vivre ensemble comme avant .Chacun va circuler librement comme il veut.
Chacun va mener ses activités pour parvenir aux besoins vitaux de sa famille.C’est dans ce sens qu’on peut construire notre nation.Seule la paix pourra nous permettre de développer notre commune et notre pays.C’est le lieu pour moi de saluer l’initiative de l’ABCE et ses partenaires qui s’investissent à travers cette activité pour le retour à la normale ».

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Yenou Abelle, participante au secteur 1 de Nouna.

«  Je m’apprêtais pour un voyage et on m’a donné l’information que j’ai été retenue pour une formation sur la cohésion sociale .
Franchement,ce qui a été dit au cours de cette formation sur la cohésion sociale est une pure réalité que nous vivons tristement dans nos communautés.
Nous avons reçu des conseils.Si nous les arrivons à mettre en application, cela y va de notre avenir .Au sein de nos familles entre nos maris , enfants,parents et beaux parents ,il y a souvent des tensions, à cause des erreurs d’appréciation de nous les femmes.Nous sommes au cœur du développement de la famille.Nous pouvons la construire ou la déconstruire à travers nos actes.Personnellement,j’ai quitté Giga dans la commune de Sanaba où je me suis mariée à Nouna.Dans notre cour,si les vieilles pilaient leur mil pour faire de la farine ,je les aidais régulièrement en tant leur belle fille .Je les traitais comme mes mères,mais aujourd’hui,le torchon brûle entre nous , à cause des conflits d’intérêts et égoïstes.Ce n’est pas possible de se partager les repas .La famille est divisée. J’ai subi des bastonnades et humiliations à cause de cette mésentente. En ce qui me concerne , j’ai tout supporté en tant que garante du foyer.Cette formation est venue renforcer mes qualités et améliorera mes insuffisances.
C’est la femme qui fait le foyer,mais nous avons remarqué que certaines femmes sont zélées, orgueilleuses et infidèles.Leurs maris n’arrivent pas à les maîtriser pour la simple raison qu’elles ont les petits moyens.Elles vont manquer du respect aux parents de leurs époux .Ces déviances conduisent au délitement des familles.
Ce que nous avons appris contribuera à un changement de mentalités .
Sur ce,nous remercions l’ABCE et ses partenaires , notamment le Fonds Commun Genre( FCG) qui ont rendu possible cette formation aux profit de nous les femmes leaders. »

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Démé Denise,participante du village de Soa.
« 
Nous avons reçu des nouvelles idées sur la nécessité de l’entente au sein de nos familles et dans nos communautés.
Ces conseils nous permettront de consolider nos acquis sur la cohésion sociale et le vivre ensemble harmonieux.
Nous irons les mettre en pratique pour la promotion d’une paix sincère et durable.
Une telle initiative de l’ABCE et ses partenaires doivent être répétée à travers le pays .

Simboro Véronique, secteur 1 de Nouna.

 » Je suis très ravie de cette formation,car j’ai eu des informations pour renforcer le peu que j’avais.Nous avons eu des nouvelles idées sur l’éducation des enfants ,la gouvernance politique et sociale,la culture , notamment le retour à nos bonnes pratiques ancestrales.
Nous avons compris la place que nous occupons et les vertus individuelles et collectives que nous devrons promouvoir en vue de renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble.

Simboro Florence,participante au secteur 1 de Nouna.

Au cours de cet atelier,nous avons compris le sens de la cohésion sociale et des notions sur la prévention et gestion des conflits.
Nous avons appris également l’importance de certaines civilités et le rôle que nous devrons occuper pour bâtir une famille unie en nous basant sur des valeurs comme le respect des belles mères,des beaux pères et les autres membres de la famille.
Nous avons bénéficié des informations sur la vie de nos communautés et la conduite du pays »

Goussa Satta, participante

Cette formation a été très capitale d’autant plus que nous eu des conseils sur l’implication des femmes pour le retour à la quiétude dans notre pays.
Nous avons compris notre rôle central de bien d’éduquer les enfants en famille.
Nous avons pris l’engagement dès notre retour de restituer ce que nous avons appris aux autres femmes afin qu’ils s’inscrivent dans cette dynamique de la promotion de la paix et de la cohésion sociale. »

Madi Sidparaadye Kébré
Burkinaweb.net

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