Pourquoi les dirigeants burkinabè détestent les enfants des pauvres ?,s’interroge l’écrivain professionnel et consultant Adama Amadé Siguiré

Ces dernières années, il semble que les dirigeants burkinabè ont décidé d’accélérer la campagne contre l’avenir des jeunes burkinabè et surtout contre l’avenir des enfants des pauvres..Si hier, l’enfant de Tiga ou de Raogo pouvait prétendre à un avenir radieux au Burkina, il me semble que ces dernières années, les autorités se sont rendues compte que donner le minimum de chance à l’enfant du pauvre paysan pour réussir est une grosse erreur. Alors, il faut voter des lois, prendre des décrets, des arrêtés ou des décisions pour bloquer l’avenir des enfants des pauvres et surtout les renvoyer dans leurs villages afin qu’ils aident leurs parents à cultiver dans les champs. La réussite des enfants des pauvres fait désormais peur aux bourgeois de Ouagadougou. Ils se disent certainement que permettre à l’enfant d’un pauvre d’arriver au sommet ,c’est prendre un gros risque, car l’enfant du pauvre parvenu au sommet pourrait porter la voix des masses, des pauvres. Ce qui est étonnant, c’est le fait que ce sont les enfants des pauvres d’hier, qui sont au sommet, qui ont étudié avec les moyens de l’État, qui,devenus ministres ou présidents d’université prennent des décisions pour chasser les enfants des pauvres des universités publiques..C’est cela on appelle l’ingratitude et la méchanceté. Beaucoup de ministres et autres professeurs titulaires, ne sont pas plus intelligents que ces jeunes. S,ils sont arrivés au sommet ,c’est parce que l’État leur a donné toutes les chances possibles pour réussir. Et aujourd’hui, ce sont ces gens à qui l’État a tout offert sans conditions qui travaillent pour détruire l’avenir des jeunes..C’est le sommet de l’inconscience.

Il y a quelques années, c’était l’adoption des orientations arbitraires dans les universités publiques..Quand je rentrais à l’université, il n’y avait que trois choix à faire et j’ai toujours étudié dans mon premier choix. Aujourd’hui, l’État demande aux jeunes de faire treize choix, et au finish, c’est l’État qui décide de la filière de l’étudiant..C’est une imposition. Les jeunes étudient dans les filières imposées par l’État. Les ministres et les présidents d’université qui ont validé ce système sont conscients du mal qu’ils font aux jeunes. Mais, ils s’en moquent comme de l’an quarante parce que ce système est imposé aux fils et aux filles des pauvres..Eux, ministres et présidents d’université envoient leurs enfants dans d’autres universités.

Hier encore, à l’université de Koudougou, un jeune perdait la vie dans une bousculade pour avoir à manger. Au 21e siècle, des étudiants se bousculent devant un restaurant universitaire jusqu’à ce qu’un des leurs perde la vie. Et de nombreux Burkinabè sont restés insensibles parce que leurs enfants ne fréquentent pas ces universités publiques. Aujourd’hui, l’État passe au dernier degré de la méchanceté et de l’inconscience. Il s’agit de l’exclusion d,un grand nombre d’étudiants à l’aide FONER. Comment faire? Le ministère, en complicité avec les universités publiques, demande aux enfants des pauvres d’envoyer des papiers introuvables en cette période de crise. Certificat d’imposition, certificat de décès et je ne sais quoi encore..Des papiers que l’enfant de Pooko et de Tenga n’auront jamais. Le ministre et les présidents des universités publiques le savent..Ils sont Burkinabè. Ils ne sont pas des extraterrestres. Seules la méchanceté et la mauvaise foi les animent quand ils demandent ces papiers aux jeunes. Eux mêmes ont eu des bourses et des avantages avec l’État sans déposer aucun papier sauf leur moyennes transmises par leurs écoles..Mais, c’est comme ça en Afrique. Si j’ai réussi, les autres doivent échouer pour que je sache que j’ai réussi

Nos universités publiques compliquent les conditions d’études des jeunes chaque année. C’est comme pour leur dire: « on ne vous demande pas de venir à l’université. Restez dans vos villages. On est fatigué de vous,les enfants des pauvres.  » Je dis aux étudiants: c’est bien de m’écrire. Je peux porter vos voix. Mais je n’ai pas de solution au problème. Organisez-vous . Luttez. Refusez la méchanceté des dirigeants parce que nul ne doit se soumettre à la méchanceté de l’autre. . Même à Athènes, les esclaves ont acquis leur liberté dans la lutte face à leurs maîtres. Si vous croyez en la bonté des dirigeants, vous ne serez pas des hommes dans ce pays, car être au sommet au Burkina,c’est être aussi inhumain.

Adama Amadé SIGUIRE
Écrivain Professionnel/ Consultant.

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