Commune de Nouna: A la découverte d’un fondeur dans le village de Soin.
Koné Lassina, puisque c’est de lui qu’il s’agit, évolue dans son métier de fonderie, il y a une trentaine d’années dans le village de Soin, une localité située à 8 km.
Cette activité consiste à fondre des objets en aluminium pour obtenir de l’aluminium fondu qu’il verse dans un moule approprié pour fabriquer des bijoux, des ustensiles de cuisine, des ornements, des sculptures.
À l’entendre, la fonderie est un art voire un laboratoire qui suit tout un processus de dosage et d’ajustement pour parvenir à la réalisation des objets d’art.
Un travail dans lequel il exerce méticuleusement pour gagner sa vie, nourrir sa famille et assure ses besoins familiaux et l’éducation de ses enfants.
Habile, méthodique, précis, soigneux et ayant des réflexes rapides dans son ouvrage, notre doyen fabrique des ustensiles de cuisine tels que des marmites, des plats, des louches, des plateaux, des cuillères, des théières et accessoires, des jouets, des clochettes, des statuettes, des objets d’art, des bijoux et bien d’autres accessoires qu’il vend aux prix de 150 f à 5000 f l’unité. C’est une véritable usine artisanale et pro-pauvre.
L’un de ses clients qui requiert l’anonymat l’apprécie beaucoup au regard des qualités des objets qu’il fabrique et met à la disposition de ses clients.
Pris par l’âge et la fatigue quotidienne de ce métier lassant, le vieux Koné fait des va-et-vient entre la chaleur de son foyer et la fraîcheur de son sable où il déterre les objets fabriqués à base de la fonte d’aluminium.
Quant à la question de savoir, est-ce qu’il prépare la relève? Le fondeur Koné est catégorique : « Je préparais mon garçonnet de 10 ans pour qu’il fasse mieux que moi, mais il a préféré aller en aventure cette année. Je l’ai joint au téléphone, il m’a rassuré qu’il va revenir…«
En attendant, c’est sa fille en classe de CE2 qui l’aide à souffler le feu pendant ses temps libres.
Dans toute entreprise humaine, les difficultés ne manquent pas.
C’est pourquoi, il dresse entre autre le manque de moyens financiers et matériel pour agrandir son atelier qui est toujours au stade rudimentaire.
Il conseille aux jeunes de s’essayer dans la fonderie, car c’est un métier comme tous les autres.
Ce métallurgiste artisanal finit par faire des recommandations en invitant les plus hautes autorités à réfléchir sur l’avenir de la fonderie au Burkina Faso.
Madi Sidparaadye KEBRE/Burkinaweb.net