Interview de la présidente de l’Association des Femmes Albinos du Burkina ( AFAB)
<< Ce que nous vivons au Burkina ici, c’est surtout la stigmatisation, la discrimination et souvent l’abandon >>. Mme Déné Maïmouna est la présidente de l’Association des Femmes albinos du Burkina ( AFAB). Elle évolue dans le secteur informel, notamment le domaine de la librairie, papeterie et secrétariat Public.
À travers ces lignes suivantes, dame Déné nous donne les détails sur l’AFAB et évoque les difficiles conditions de vie et du travail des personnes atteintes d’albinisme.
Qu’est – ce que l’AFAB ?
L’AFAB est une association créée en 2008 par un groupe de femmes albinos .
Quel est l’objectif principal visé par l’AFAB ?
L’objectif de l’AFAB est d’œuvrer pour le bien être et l’inclusion des personnes albinos en général,mais particulièrement les femmes.
Quelles sont les principales actions et activités que vous menez au sein de l’AFAB, association de défense des droits des personnes atteintes d’albinisme ?
Les principales activités de l’AFAB sont : la sensibilisation de la communauté et les personnes albinos elles-mêmes, organisation des consultations médicales en collaboration avec les médecins dermatologues et ophtalmologues.
Le soutien à la scolarisation des enfants albinos.
L’AFAB participe à la formation des jeunes femmes albinos déscolarisées, à la formation professionnelle et à l’entrepreneuriat.
Elle organise des activités culturelles dans l’objectif d’amener les personnes albinos à se surpasser.
Quelles sont les difficultés rencontrées ?
Les difficultés que nous rencontrons ,sont surtout l’insuffisance de moyens financiers pour la réalisation de certains projets.
Il y a également une insuffisance des moyens de fonctionnement.
Dans certains pays africains la vie des personnes atteintes d’albinisme est menacée.
Est-ce le cas au Burkina Faso ?
Au Burkina Faso, nous n’avons pas des cas concrets, mais quelques personnes surtout des enfants ont été quelques rares fois victimes de tentatives d’enlèvement. Ce que nous vivons au Burkina ici, c’est surtout la stigmatisation, la discrimination et souvent l’abandon.
Quel projet, tenez-vous à cœur dans votre lutte pour l’émancipation des personnes atteintes d’albinisme ?
Ce qui nous tient à cœur, c’est avoir un centre où les personnes albinos pourront avoir régulièrement un suivi sanitaire et des formations professionnelles et adaptées à la fragilité de leur peau et leur basse vision.
l’AFAB bénéficie-t-elle de l’accompagnement de l’État ou des particuliers ?
Pour le moment, nous n’avons pas encore reçu du soutien de l’État, cependant des particuliers. Nous avons un siège en location qui est payé par Igo Carime, notre président d’honneur; Malika la Slameuse qui nous accompagne, surtout en terme de visibilité et avec son inconditionnel soutien l’IAM octroie des bourses à tous les élèves albinos qui ont eu le bac et qui désirent se former dans cette université. Nous avons les bons soins du cabinet Besmac trankil qui nous accompagne en termes de développement personnel.
Qu’attendez-vous des autorités ?
Nous attendons un accompagnement des autorités, notamment une prise en charge des albinos victimes du cancer de la peau.
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des personnes atteintes d’albinisme ?
Aux parents d’enfants albinos, nous leur demandons de veiller sur leurs enfants pour qu’ils ne s’exposent pas au soleil qui est très nuisible pour nous les personnes albinos à cause de notre manque de mélanine .
Nous les conseillons de suivre leurs enfants à l’école pour s’assurer qu’ils arrivent à bien suivre au tableau.
Aux personnes albinos adultes, nous leur demandons de se protéger du soleil également, mais de se battre pour occuper leur place dans la société.
Quel est votre mot de la fin ?
Pour finir, c’est vraiment vous remercier de tout cœur pour l’intérêt que vous portez à notre cause et dire que les albinos naissent des personnes noires et nous devons nous accepter pour mieux avancer.
Propos recueillis par Madi KEBRE/Burkinaweb.net
