Kombori : cadre de concertation communale

Communicateurs

Kossi : cadre de concertation communale de Kombori

<<Les questions foncières, la protection de l’environnement et la nécessité de la cohésion sociale au cœur des échanges>>

La commune rurale de Kombori, dans la région de la Boucle du Mouhoun, province de la Kossi, a tenu le lundi 07 juin 2021 dans les fêtes de la mairie de Bomborokuy, la première session de son cadre de Concertation Communale ( CCCO). Une rencontre qui a été possible grâce à l’appui du Programme d’Appui aux Collectivités Territoriales ( PACT).

Les échanges ont porté sur les questions foncières, la protection et la gestion efficiente de l’environnement et la nécessité de la cohésion sociale et la promotion du vivre ensemble des communautés. Des communications respectivement animées par Sanou Daouda et Soungalo Sanou de l’AFOCAD.

Ce cadre de concertation digne d’intérêt a connu la participation du préfet de Kombori, Noufou Rouamba, le Secrétaire général de la mairie, Yacouba Kaboré, les conseillers, des présidents du Conseil Villageois de Développement ( CVD) et des services techniques.

Les CCCO sont des espaces d’échange et de coordination des interventions  entre la commune et les autres acteurs qui y interviennent. Ils sont inscrits dans les textes en vigueurs comme une obligation pour les collectivités.

En guise de cérémonie d’ouverture, c’est le maire Moussa Djibo qui a pris la parole, pour expliquer que plusieurs maux mettaient à mal les valeurs de cohésion sociale dans la commune, notamment le problème foncier, le changement climatique et la turbulence sécuritaire.

C’est pourquoi, estime-t-il << nous devons nous concerter ,car il est de notre devoir de préserver ,vivifier et promouvoir toutes  ces valeurs en phase avec le plan du développement communal >>

Il n’a pas manqué de remercier grandement l’ensemble des partenaires qui ont soutenu la tenue de cette instance, dont le PACT et son partenaire AFOCAD (Association de Formation et de Communication pour l’appropriation de la Décentralisation).

La première communication donnée par le coordonnateur national de l’AFOCAD, Daouda Sanou, a concerné les questions foncières.

Il a égrené le cadre juridique et normatif de la gestion foncière au Burkina Faso en se basant sur la loi 034.

À l’en croire, pour prévenir des conflits, l’État a mis en place des textes juridiques pour encadrer le foncier d’autant plus que la terre est un patrimoine commun de la nation et l’État en tant que garant de l’intérêt .

<< Tout possesseur foncier rural peut à titre individuel ou collectif, demander la reconnaissance de sa possession >>, a-t-il soutenu.

Cependant pour y arriver, tout passe par l’installation des commissions foncières où toutes les couches sociales sont représentées.

Pour lui, le maire, les Conseillers Villageois de Développement (CVD) sont habilités à trancher les litiges fonciers.

En réaction à cette communication, c’est le Préfet Noufou Rouamba d’évoquer des insuffisances au niveau de l’opérationnalisation des commissions.

Pour ajouter, il a également signifié qu’il y a également certains qui font des confusions après tout jugement rendu. Ils peuvent protester en disant qu’il y a des manœuvres politiques lorsqu’on tranche pas à leurs faveurs.

La deuxième communication sur l’enjeu de la protection de l’environnement a été faite par Soungalo Sanou.

Il a tout d’abord défini la gestion ou protection de l’environnement qui désigne toutes mesures pratiques permettant d’assurer que les ressources sont gérées d’une manière qui garantisse la protection de la saute humaine et de  l’environnement contre les effets nuisibles que peuvent avoir ces déchets.

Il a par ailleurs décliné les problématiques de la gestion environnementale en énumérant les causes qui sont entre autres anthropiques telles que les deux de brousse, l’exploitation abusive des ressources, le braconnage et les causes naturelles qui sont le vent, l’érosion hydrique et le réchauffement climatique.

<<En général, les activités humaines ont des répercussions sur l’environnement lorsque : elles produisent des rejets (émission de polluants, eaux usées, production de déchets, etc.); elles modifient (dégradent) le sol et l’habitat; elles utilisent et font disparaître les ressources>>, a-t-il confié aux participants.

A l’entendre, la protection de l’environnement est une nécessité pour un développement local  et endogène d’où la sensibilisation et implication des communautés dans la prise de décision et la réalisation d’ouvrage de protection .

<< La protection de l’environnement a des avantages tels que la préservation du couvert végétal, la conservation de la faune et de la flore; la réduction des érosions éoliennes et hydriques; le maintien de la nappe phréatique; la conservation des ressources naturelles, le maintien de la pratique d’activités maraîchères hors saison; la diversification des activités ;le développement de l’agro-business; la réduction du chômage et de la pauvreté.>>

Le communicateur Soungalo Sanou finit par des ébauches de recommandation pour une bonne gestion de l’environnement et de la promotion du développement local qui sont la prise en compte de la protection de l’environnement dans l’élaboration du plan communal de développement ( PCD); la réalisation d’un plan d’occupation du sol ( POS) de la commune; la réalisation d’ouvrages de protection contre la dégradation de l’environnement ; l’adoption des énergies renouvelables ( biogaz, fourneaux améliorés, solaire, etc ); favoriser la mobilisation sociale autour des questions environnementales, sensibiliser davantage la population locale sur l’impact de la protection de l’environnement.

Ainsi, il a expliqué que les effets du changement climatique et la désertification mettaient à mal la cohésion sociale à travers entre autres :

  • Les conflits entre agriculteurs et éleveurs de fait de la diminution des zones de pâturage et des terres agricoles ;
  • Les migrations climatiques avec les conflits sociaux dans les nouvelles zones d’installation ;
  • Le faible développement pour un pays dont l’économie est basée sur l’agriculture, entrainant une exacerbation de front social avec les diverses revendications.

En faisant de la récupération des terres dégradées et leur exploitation durable son cheval de bataille, la commune de Kombori  contribue au renforcement de la résilience des populations à travers le développement des activités génératrices de revenus (exploitation des produits forestiers non ligneux entre autres).

L’augmentation des aires de pâturage et des terres fertiles permettent de lutte contre les conflits entre agriculteurs et éleveurs et de renforcer la paix et la cohésion sociale.

 » Par conséquent, les populations restent dans leurs terroirs sans intention de migrer dans des zones plus fertiles « , a conclu Soungalo Sanou.

La troisième communication se portait sur la nécessité de la cohésion sociale.

Et, c’est Sanou Daouda qui est revenu à la charge.

Il a, d’une façon ramassée donnez des exemples malheureux qui ont mis à rudes épreuves la cohésion sociale et le vivre ensemble.

Toutefois, il a cité les facteurs limitants de la cohésion qui sont l’absence de perspectives socioéconomiques, la marginalisation, la discrimination, la mauvaise gouvernance, les violations des droits de l’homme et l’État de droit, les conflits prolongés et non réglés.

À cet effet, le communicateur a proposé les mécanismes traditionnels du dialogue intercommunautaire et de la cohésion sociale pour promouvoir les valeurs de pardon, de tolérance, de solidarité, de l’amour et de la pitié pour son prochain, le respect de la vie, de la dignité humaine et l’acceptation de l’autre dans sa différence.

Il en va de même de la promotion des devoirs et de la promotion des droits de l’homme.

Aux termes de ces différentes communications, le maire Moussa Djibo, quant à lui, s’est réjoui de tous ces propos en remerciant les communicateurs et les y participants pour l’attention portée à l’activité ainsi que la qualité des échanges.

Il a tenu à féliciter ses collaborateurs pour le travail abattu les années précédentes, puis les a invités à redoubler d’ardeur au travail afin qu’ils atteignent les résultats escomptés pour l’année en cours et celles à venir, conscient de l’insécurité qui a occasionné des nombreux déplacés, des villages dévastés et des biens décimés et emportés.

Sur ce, il a invité prestement à une ouverture de dialogue avec tous les habitants des villages frontaliers de la République sœur du Mali pour un retour au calme et au vivre ensemble d’antan.

Madi Sidparaadye KEBRE/Burkinaweb.net

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