Nouna: les leaders communautaires outillés à la gestion des conflits et de la cohésion sociale.

Le samedi 18 novembre 2022, l’Association Burkina Camp de l’Espoir ( ABCE) et ses partenaires ont organisé une séance de formation à l’intention d’une cinquantaine de leaders communautaires et identifiés sur la gestion des conflits,leurs préventions et mécanismes de résolution .Ladite formation a été présidée par le préfet/PDS de Nouna,M.Souleymane Tiono dans la salle des fêtes et des réunions de la mairie de Nouna.
C’est M.Harouna Zerbo ,le secrétaire général de ladite mairie qui a assuré la formation avec les responsables de l’ABCE.

Le présidium de la cérémonie d’ouverture


Au cours de la cérémonie d’ouverture ,le premier responsable de la commune a loué à sa juste la tenue d’une session de formation qui viendra renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble des bénéficiaires qui seront des relais à leur tour pour restituer les acquis dans leurs communautés respectives.

À l’issue de son intervention, M.Soumaïla Traoré,l’un des responsables de l’association a fait la présentation de l’ABCE.

À l’en croire, l’Association Burkina Camp de l’Espoir ( ABCE) a été créée le 09 janvier 2005 et reconnue officiellement en 2006 .

Son objectif principal est de contribuer au développement humain durable dans la Kossi.

Ses domaines d’intervention sont entre autres la santé, l’éducation, l’environnement,la cohésion sociale,la violence basée sur le genre.
Sa zone d’intervention s’étend sur toute la province de la Kossi.
Ses principaux partenaires sont le Fonds Commun Genre ( FCG) composé de: l’Ambassade de Danemark,de Suède,de coopération Suisse, l’UNICEF et l’UNFPA dont Diakonia est le gestionnaire du Fonds Commun Genre.

Présentation de l’ABCE par M.Soumaïla Traoré

Dans sa communication sur la prévention et la gestion des conflits ,le formateur Harouna Zerbo a tout d’abord justifié le choix de ce thème au regard de l’actualité nationale marquée par l’extrêmisme violent qui se manifeste par des attaques terroristes et des conflits communautaires.
Pour lui,le conflit se définit comme étant une divergence de points de vue , d’idées,de position etc.
Au cours de sa communication ,il a indiqué qu’il n’est pas possible d’éviter les conflits ,il est alors nécessaire d’essayer de les résoudre de la manière la plus positive et constructive possible.Il a insisté : » Il n ‘ y a pas de société sans conflit.Mais,il n’est pas une maladie de la société.C’est pourquoi il faut donc apprendre à reconnaître le conflit , à le vivre et à le gérer au mieux.

Une vue des participants à la formation


Il a énuméré les types de conflits qui sont : les conflits interpersonnels,les conflits intra groupes, les conflits intergroupes.
Les exemples de types de conflits selon les acteurs impliqués :les conflits entre agriculteurs et éleveurs pour la gestion des espaces ; les conflits liés à la politique ;les conflits liés à l’exploitation des ressources naturelles ;les conflits liés à la chefferie ;conflits liés aux pratiques terroristes ; stigmatisation basée sur l’appartenance religieuse ; stigmatisation basée sur l’appartenance ethnique ou à une caste ;un autre exemple de ce genre de conflit est celui qui met en face l’administration et les administrés dans le recherche d’une justice sociale et économique.

Le formateur Harouna Zerbo et les bénéficiaires


Il a également évoqué les causes des conflits qui sont entre des conflits de valeurs, de besoins pratiques.À le suivre,un conflit se caractérise toujours par des aspects visibles et des aspects invisibles.
Pour lui,tous les conflits doivent être analysés pour mieux les comprendre, mieux appréhender les rôles des acteurs, choisir les meilleures solutions pour que cela ne se reproduise plus.

Les bénéficiaires attentifs aux différentes communications


Il a poursuivi en citant les modes de résolution des conflits qui sont la conciliation,la médiation en se basant sur la volonté de résoudre des conflits et de faire des compromis,les liens sociaux , l’existence de structures de gestion des conflits,la tolérance l’entente,le respect mutuel,la valorisation des rôles traditionnels.

Des directeurs d’écoles conviés à cette formation


Comment prévenir les conflits ? Le formateur Harouna Zerbo a proposé la connaissance des textes législatifs et réglementaires,la connaissance des us et coutumes en général,les attitudes personnelles,la communication,…
 » La meilleure gestion des conflits s’impose des conflits à nous si nous voulons survivre .La décantation de cette situation recommande l’implication des différentes parties et il est nécessaire que nous mettions en œuvre les recommandations issues de cette présentation.
Ne dit-on pas que c’est dans la tête des humains que naissent les conflits ,et c’est dans la tête des humains que naîtront les mécanismes de résolution de ces conflits », a-t-il martelé.

Les leader d’opinion à l’écoute

Sa deuxième communication a été consacrée à la promotion de la cohésion sociale. Il a cependant relevé bien que la société traditionnelle soit organisée et structurée de façon à favoriser la cohésion sociale et la coexistence pacifique ,elle subissait parfois des conflits comme dans toute société humaine : conflits entre individus au sein des mêmes familles,entre familles différentes ou entre habitants de territoires différents .
Ainsi,pour gérer ces situations ,elle avait à sa disposition des mécanismes de régulation bien structurés où la femme jouait généralement un rôle majeur.

Il a fait savoir aux participants que le système reconnaît à la femme, le rôle de conseillère discrète du mari en particulier ,et le rôle actif dans la consolidation de la solidarité et de l’harmonie sociale en général dans la mesure où l’éducation aux valeurs traditionnelles était prioritaire et dispensée par la famille aux enfants.


Harouna Zerbo trouve nécessaire qu’en impliquant les femmes ,elles peuvent manifester leur influence d’épouses ,en faisant régner l’intégrité et la respectabilité dans leur foyer .
Et pour les impliquer ,il faut les aider à retrouver leur paix intérieure en appuyant la participation des femmes aux négociations ,accroître la participation des femmes aux règlements des conflits et former les femmes aux techniques de négociation et à la prise de décisions.

Il a ajouté que la paix et la stabilité doivent être bâties avec les jeunes d’autant plus que l’implication des jeunes dans les prises de décisions est la principale arme à assurer la paix au Burkina Faso.
<>, a-t-il déploré.

Harouna Zerbo a renchéri que la jeunesse est le moteur du développement durable, c’est pourquoi , promouvoir la cohésion sociale et la confiance à travers un processus participatif et ouvert de consolidation de la paix est une tâche difficile,mais nécessaire.

À l’en l’entendre ,les jeunes sont les pionniers et les agents de changements essentiels ,et leur contribution doivent être activement soutenue, sollicitée et considérée comme faisant partie intégrante de l’édification de communautés pacifiques ,de l’appui à la gouvernance et à la transition démocratique.En somme,la participation des jeunes promeut l’engagement civique et la citoyenneté active.

Il a en outre reconnu que la jeunesse est une actrice majeure de la paix, cependant une jeunesse désœuvrée est une jeunesse en proie à toutes les dérives .
C’est pourquoi ,il a suggéré tout de même de combler l’inactivité des jeunes par des activités de sensibilisation,de conseils, d’écoute,de dialogue,de franche collaboration,du respect mutuel,de création d’emplois , d’entreprises et en luttant contre le chômage.
À l’issue de sa communication sur les deux thèmes,des échanges fructueux ont permis aux participants de lever des zones et faire des apports .

Quelques réactions après l’activité.

Ouédraogo Issouf , représentant de l’imam de Babekolon.

« Cette formation a été une belle occasion du donner et du recevoir pour le renforcement de la cohésion sociale et de la perfection du vivre ensemble harmonieux.Nos idées contribueront sans nul doute à l’apaisement de la triste situation que nous vivons aujourd’hui.
Seul le pardon,la tolérance dans l’humilité,la connaissance des droits humains et le respect de l’autre dans sa différence sont des véritables intrants de la cohésion sociale.
Le dialogue est le cadre idéal par excellence pour harmoniser nos actes manqués et consolider la cohabitation pacifique des communautés.Ce genre de formation doit être multiplié à travers le pays s’il y a des moyens financiers.C’est le lieu pour nous de remercier le fond Commun genre et ses partenaires qui ont investi utile en nous permettant de nous ressourcer avec cette présente session. »

Mme Ki / Paré Mariam Christine , représentante de la communauté catholique de Nouna.

« D’abord ,nous tenons à remercier les organisateurs pour l’effort consenti , notamment le fond commun genre et ses partenaires qui ont rendu possible cette session de formation.C’est un thème d’actualité , très intéressant et pertinent . Concernant la participation des femmes et des jeunes dans le processus de la cohésion sociale .Ce que nous traversons actuellement,le défaut est venu de nos familles avec certains de nos enfants qui ne sont pas bien éduqués .Ces derniers vont devenir certainement des jeunes inciviques qui seront par la suite des adultes déviants et irresponsables.
Un enfant bien éduqué sera un adulte responsable ,sage et très regardant sur les valeurs morales.
Ce que nous avons appris au cours de cette session ,nous allons mettre en application dans nos familles , dans nos communautés pour assurer une bonne éducation de nos enfants.Nous irons sensibiliser , surtout nos jeunes à la cohésion sociale qui peut contribuer au renforcement de la paix dans nos différentes localités.C’est pourquoi,nous lançons un appel pressant aux autorités de trouver des occupations pour les jeunes et les femmes.Nous avons fait le triste constat que les jeunes sont tentés par le gain facile à cause du manque d’emploi et le chômage alors que si un jeune est pauvre et sans issue ,en cas de proposition ,vous êtes faciliment attentables .
Nous invitons par conséquent la classe dirigeante à offrir des emplois et aider les jeunes à créer leurs propres entreprises pour leur permettre de s’insérer harmonieusement dans la société. »

Mme Kanazoé / Sanogo Mèma,représentante des mouvements associatifs des femmes

« Ce renforcement de capacités a été bénéfique pour nous.Sur ce,nous louons et remercions l’ABCE et ses partenaires qui ont conjugué leurs efforts en rendant cette formation disponible au grand bonheur des leaders communautaires et d’opinions.
Il s’est agi de la place des jeunes et des femmes pour le raffermissement de la paix et de la cohésion sociale.En effet,les femmes sont les plus meurtries et vulnérables dans ces conflits communautaires,car certaines ont perdu leurs fils et leurs maris.Si nous pensons qu’après 09 mois de grossesse dans la fatigue,la souffrance,la douleur et mettre au monde des enfants qui prennent des armes contre eux-mêmes et s’entretuent , franchement dit,nous avons du mal à supporter .Nous osons croire que cette formation contribuera à un changement positif au sein de nos communautés.Une fois de plus,nous suggérons aux différentes communautés de faire une autocritique sans complaisance et de revisiter certaines valeurs ancestrales qui font l’unanimité afin de recadrer ou récupérer certains de nos enfants qui sont déjà égarés. »

Harouna Zerbo, administrateur civil, Secrétaire Général de la la mairie de Nouna et communicateur sur la gestion ,la prévention des conflits et de la cohésion sociale.

 » Nous avons eu une cinquantaine de participants sur la session de formation.Nous avons essayé de leur donner des informations sur comment se comporter pour prévenir ou résoudre les problèmes qu’on en trouve dans nos communautés.C’etait essentiellement les membres des communautés villageois d’alerte,de prévention et de gestion des conflits
Nous avons également évoqué les causes des conflits et les possibilités de les résoudre sans arriver au niveau des tribunaux.La gestion des conflits peut se faire de façon communautaire dans chaque communauté en mettant en branle les personnes ressources, notamment les autorités coutumières et religieuses,les conseils villageois de développement,les responsables des femmes et des jeunes…Chacun doit s’y impliquer .

Les attentes des participants, que l’État à son niveau puisse les considérer dans leurs rôles et les faire participer aux actions de développement à partir de leurs entités respectives.Ce qui veut dire que chacun doit jouer son rôle et sa partition dans la quête de la cohésion sociale , dans la résolution de nos problèmes au quotidien.Ils ont demandé également que l’État dans sa politique de création d’emploi puisse encore renforcer la question d’employabilité des jeunes parce que du fait que si les jeunes sont désoeuvrés , ça les prête ou expose à tout vice que nous connaissons aujourd’hui.Mais lorsqu’ils sont occupés ,ils ne vont pas penser à autre chose que de développer leurs communautés.Nous avons demandé que tout ce qui est participation citoyenne , chacun s’y mette parce que ce n’est pas l’apanage des autorités seulement.Nous pensons que c’est la population entière qui doit s’impliquer.
Le rôle de la femme est très important dans la question des résolutions de nos problèmes parce qu’elles ont même évoqué que c’est la femme qui est plus victime dans les questions de conflits communautaires.
Les hommes et les jeunes peuvent fuir ,mais les femmes sont surplace avec les corrolaires de tout ce que nous vivons aujourd’hui.Elles disent qu’elles peuvent contribuer à travers des conseils et l’éducation des enfants et de leurs communautés ou elles vivent.
Nous pensons que ce genre d’activité si elle est menée à l’échelle ,on pourrait sensibiliser une grande partie de la population où chacun se sentira concerner pour contribuer au développement de sa localité ou son pays.C’est le lieu pour moi de remercier le fond Commun genre pour cette vision de restaurer la quiétude d’antan en assurant le financement d’une activité avec ses partenaires. »

Madi Sidparaadye Kébré
Burkinaweb.net

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