Boobola : réconciliation intercommunautaire.

Kossi : Les différentes communautés unies et réconciliées à Boobola.

« Pardonner, pardonner pour tout et pardonner à tous et pardonner pour toujours. Filles et fils du Boobola en ma qualité de votre Émir ,et au nom de la fraternité, je vous prie de faire autant : pardonner, pardonner pour tout et pardonner à tous et pardonner toujours…« , a renchéri l’Emir de Barani devant des populations fortement mobilisées pour répondre à l’appel de la paix et de la cohésion sociale ce samedi 22 mai 2021 devant la cour de L’Emir de Barani.

C’est au cours d’une journée de réconciliation des communautés de Boobola qui regroupe les Communes de Barani, de Kombori et une partie des villages de Bomborokuy.

Ce grand événement a connu les présences du Massa de Dédougou accompagné d’une forte délégation, de Kologo Rasmané, conseiller spécial du président du Faso, des maires, des chefs de villages et des conseillers municipaux des 41 villages de Barani et des 16 villages de Kombori, des invités de marque, plus de 200 fils et filles de la Diaspora et une population sortie massivement pour être au rendez-vous de cet appel au pardon, à la tolérance, à l’acceptation de l’autre dans sa différence, à la cohésion sociale et au vivre ensemble harmonieux pour un Boobola plus prospère.

Après la chaleureuse bienvenue présentée par Sidibé Boukary, l’ancien maire de Barani à toutes les forces vives de Boobola et aux invités, c’est le premier adjoint au maire de Barani, Moussa Guindo qui a prononcé un discours au nom du maire Hamidou Sidibé pris par l’inauguration du CSPS de Gninanou.

À l’en croire, l’initiative de la réconciliation des fils et filles de Boobola était le cheval de bataille du conseil municipal qui multipliait les démarches dans les coulisses pour y parvenir, afin de permettre le décollage socio-économique et Politique de la localité.

Cela s’est concrétisé en ce jour béni grâce aux efforts de tous. « Les tensions sociales ne manquent pas dans notre vivre ensemble quotidien, mais l’essentiel, c’est de travailler pour les rabaisser, car la paix et la concorde sont des maillons essentiels au cœur de tout développement humain durable« , clame-il .

Le représentant des chefs de villages a embouché la même trompette pour évoquer la nécessité du retour à la paix et le bon vivre ensemble pour un Boobola plus uni, réconcilié et solidaire .

À sa suite, c’est Moussa Djibo, le maire de Kombori, représentant tous les conseillers municipaux de Boobola de se prononcer à l’occasion de cette journée. Il a loué l’initiative pour un retour à la paix à Boobola qui a été le théâtre d’une guerre fratricide ces dernières années ayant mis à rude épreuve la stabilité et freiné le développement de la localité.

Il a déploré le temps perdu, les pertes en vies humaines, les milliers de déplacés, des villages anéantis, des énormes dégâts matériels.

« Nous avons vu cette crise en train de venir comme un tourbillon« , devine-t-il.

Il a précisé que dans la commune de Kombori, plus de 7 villages sont dévastés et vidés de leurs populations.

Les édifices publics et privés ont été décoiffés de leurs toits, des ouvertures, des animaux et des biens ont été emportés.

« À chacun de mettre un peu d’eau dans son vin tout en s’engageant sincèrement et honnêtement pour la réconciliation et le retour définitif de la paix« , a recommandé le maire Moussa Djibo. Il a suggéré la participation de Wonikoro, une commune frontalière du Mali, soit invitée à cette journée du pardon et de la réconciliation.

Mamadou Sidibé a livré le discours de l’émir de Boobola dans lequel, il a justifié que ce grand rassemblement était de réfléchir sur l’avenir de Boobola. A l’entendre, après tout ce que le Boobola a traversé, il était temps qu’ensemble ils se retrouvent tous pour panser leurs plaies et voir l’avenir d’un même regard.

Il se souvient que le Boobola a été fragilisé et meurtri ces cinq (5) dernières années. « L’Emir que je suis a été touché dans son amour propre, mais ensemble nous sommes restés résilients« .

Dans son adresse, il a indiqué qu’après la crise post-électorale de 2015 s’en est suivi l’insécurité dont des Forces De Défense et de Sécurité qui étaient venues pour sécuriser le Boobola sont tombées sur le champ d’honneur. Sur ce, il a adressé ses condoléances aux familles éplorées et un repos éternel aux regrettés soldats.

Il a aussi dressé une liste des victimes de cette crise qui a pris l’allure d’un conflit communautaire, notamment des assassinats ciblés et des enlèvements. C’est pourquoi il a multiplié les rencontres invitant prestement à la retenue et à une attitude républicaine.

Une minute de silence a par ailleurs été observée pour la mémoire des différentes victimes des attaques terroristes.

L’Emir se dit meurtri dans sa chair et son âme, mais seul le pardon et la foi peuvent apaiser sa douleur.

Voilà pourquoi, il a décidé de pardonner pour tout, pardonner à tous et pardonner pour toujours. Et tout le monde doit faire autant, et que cela ne se répète, il a invité la justice à faire son travail.

« Barani a connu des situations de crises aussi grave que ce conflit intercommunautaire importée et imposée. Face aux précédentes crises, Barani a toujours su se relever. Cela a été grâce à la cohésion sociale de toutes ses composantes sociales. Et c’est ça tout le défi de la génération actuelle« . Sur ce, il a invité les fils et filles de Boobola et de la diaspora à  cultiver la cohésion sociale, bannir toute velléité de violence et de radicalisation, refouler tous les sentiments de haine et de vengeance, éviter les fréquentations et les actions à risque, savoir tenir leurs langues, garder son calme, se confier aux personnes ressources sur les problèmes rencontrés, cultiver l’humilité en soi et comprendre autrui dans sa différence.

La diaspora de Senno Boobola a également livré un message en dressant un bilan macabre des turbulences sécuritaires dans les deux communes. Elle a entrepris des démarches salvatrices pour sauver ce qui peut l’être à travers des rencontres dont l’objectif était d’apporter des contributions à la situation sécuritaire et à la crise socio-ethnique dans les communes de Barani et de Kombori.

Il a été question de créer une chaîne de solidarité envers les personnes déplacées. Un comité de suivi a été mise en place.

Le 1er adjoint au maire de Tansila, Douramane Diallo, originaire de Médougou dans le Boobola a prêché l’évangile du pardon, l’entente et du vivre ensemble des communautés. Il a invité les communautés à fumer le calumet de la paix.

Au nom du Massathon de la Boucle du Mouhoun, le Massa de Dédougou a salué les efforts des forces vives qui ont œuvré pour le retour de la paix. Il a prodigué des conseils à tous. Il les a invités à toujours œuvrer dans le sens de la paix, car toute réconciliation réussie contribue à prévenir la résurgence des conflits, en plus de former le terreau de sociétés plus résilientes, pacifiques et prospères.

Le conseiller spécial du président, Kologo Rasmané a été invité à prendre la parole. Dans son adresse, il a vivement salué l’acte du pardon et de la réconciliation que les forces vives de Boobola viennent de poser. « Toute chose a une cause, ce rassemblement pour panser les plaies pour un nouveau départ, est une bonne et noble cause. C’est l’ensemble des valeurs défendues par le président Roch Marc Christian Kaboré…« , a-t-il confié.

Amadou Sidibé du village de Yalankoro a accepté le pardon au nom de toutes les victimes dont le sang est versé sur la terre de leurs ancêtres.

En prélude à cette journée, une séance de clôture de plusieurs jours de prière a été initiée le vendredi 21 mai 2021 pour bénir l’événement afin que les esprits s’apaisent sur le territoire de Boobola.

Madi Sidparaadye KEBRE/Burkinaweb.net

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